CRITIQUE// « D’indicibles violences », de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche

dindicibles

Le langage du corps, un bouillonnement de sensations. D’indicibles violences est une chorégraphie puissante, sauvage, portée par la musique suggestive et parfois hypnotique de Christophe Zurfluh qui en rythme chaque étape avec pertinence. Elle met en scène huit danseurs magnifiques, lancés corporellement à la recherche de leur humanité primitive.

Cette quête obsédante – retrouver ce qu’était l’homme avant la société, retourner aux origines et redécouvrir son animalité perdue – passe par le langage du corps, le dépassement de soi, et par une introspection si violente qu’elle mènera forcément à l’extase. La quasi nudité des corps répond à la nécessaire mise à nu des âmes. La danse est brute, tribale. Les mouvements virils et cependant éminemment sensuels, fauchent l’espace et désarticulent les corps. Par l’énergie qui se dégage des élans, la brusquerie des sauts et la sécheresse des réceptions au sol se manifeste un seul désir : retrouver la nature animale qui subsiste en chaque homme et réveiller le volcan qui sommeille en sa conscience altérée.

D’indicibles violences claque comme une gifle, nous rappelle quelque vérité première sur notre condition d’humain et nous ouvre les yeux sur nos dérives.

Maryse Decool