RENCONTRE// Régis Loretti : l’émotion de la nature

Poète pictural de la nature, Régis Loretti est de ces artistes touche-à-tout qui, pour mieux appréhender la variété des sensations et des paysages, sondent continuellement la richesse des techniques et des héritages. Entretien avec un passionné.

Les Zébrés : Vous venez tout juste de prendre part à l’exposition d’arts plastiques organisée à Lieu-Saint-Amand (du 25 au 27 mars). Pouvez-vous nous en dire un mot ?
Régis Loretti : C’est la seconde année que j’expose dans cette petite commune du Nord. Les travaux des artistes locaux s’organisaient autour d’un invité, qui était cette fois-ci le sculpteur Jean-Marie Wigniolle. J’ai présenté quatre toiles : trois pastels et une huile. Ce croisement d’artistes était très enrichissant !

Comme en témoigne la richesse de votre catalogue, la peinture et le dessin ne sont pas une découverte récente pour vous… A quand remontent ces passions ?
Je devais avoir 5 ou 6 ans lorsqu’une tante m’a offert une très grande boîte de crayons de couleurs Caran d’Ache ! Le luxe… Après ce Noël, je n’ai plus arrêté. Autodidacte à 100% si l’on fait abstraction des cours d’art plastique au collège.

Quels sont les artistes qui vous touchent particulièrement ?
Ils sont nombreux : Millet pour ses pastels, son approche de la nature et des scènes champêtres, Yan Pei-Ming, peintre chinois auteur de superbes portraits, sans oublier Chardin, pour ses natures mortes surtout, Magritte, Klimt… La liste est longue ! Elle n’exclut pas les artistes régionaux plus méconnus comme Pointelin, peintre jurassien dont les paysages sobres dégagent paradoxalement une émotion très forte.

Vos œuvres sont fortement inspirées par la nature…
Sans aucun doute. Mes créations découlent souvent des impressions que j’emmagasine lors de mes nombreuses promenades : un ciel, un cours d’eau, des rochers, la mer, le vent…

… tout cela retranscrit ou magnifié par des mediums variés. Quelles techniques privilégiez-vous ?
L’huile avant tout, matière noble et très agréable à travailler, mais aussi l’acrylique qui a l’avantage de sécher très vite. Un petit faible aussi pour le pastel sec, aisément transportable. Depuis peu, je m’essaye à l’aquarelle. Cette technique demande une réelle minutie et une approche très particulière puisqu’il faut partir du clair pour aller vers le sombre. Le blanc n’est possible qu’en l’anticipant ce qui change des autres techniques où il peut se poser à posteriori. C’est d’ailleurs un défi lancé récemment par un ami aquarelliste qui m’a fait découvrir la fluidité, la transparence et la minutie de ce medium ! Un usage parfaitement adapté aux fleurs ou aux plantes, devenues mon nouveau sujet d’étude. Naturellement, chaque technique apporte son lot de sensations et de plaisirs différents, ce qui joue aussi sur le sujet traité. Les paysages supportent très bien l’huile ou le pastel. L’huile pour la matière, le pastel pour la douceur.

Quels sont vos projets à venir ?
Tout d’abord continuer à prendre du plaisir en travaillant et en produisant.
Me perfectionner à l’aquarelle, sur les « humbles » traces de Dürer, Turner, Hopper… rires !
J’ai aussi le projet de monter une exposition, avec plusieurs amis, à l’aérodrome de Valenciennes. Je vous en reparlerai sans doute !


Site officiel de Régis Loretti : Art ist ein Lebensstil