INTERVIEW// Billie, la promesse d’une pop-électro renouvelée

Aujourd’hui nous partons à la rencontre de Billie, une jeune artiste intrigante et prometteuse qui prépare actuellement son premier album, Le baiser, avec la complicité de Kent et Belle du Berry (Paris Combo). Elle sera en concert à Paris le 12 mars prochain à La Dame de Canton.

Les Zébrés. – Brigitte, Mickey 3D, Kent… Vous avez déjà fait de nombreuses premières parties : la scène, c’est important pour vous ?

Billie. Oui, la scène est primordiale pour moi. J’aime l’immédiateté du live, la réponse directe du public. Souvent, je teste des nouvelles chansons sur scène. Je sais tout de suite si je vais les garder ou pas après ça. Et puis, pour la cohésion du groupe c’est important. Sur la route nous sommes au moins cinq. Nous partons pour plusieurs jours. Nous vivons et jouons (dans les deux sens du terme) ensemble sur scène, avec le public, entre nous. Après ça, on est forcément plus proches.

Vous citez Fred Astaire dans deux chansons. Il vous touche particulièrement ?
En fait c’est surtout Belle du Berry (de Paris Combo) qui cite Fred Astaire. Elle en parle dans deux chansons qu’elle m’a écrites : Chronologie et Sangtimentale. J’aime cette référence… D’abord, mon père était un grand fan de Fred Astaire. J’ai grandi avec ses films, ses chorégraphies avec Ginger Rogers… Un univers aérien, léger, romantique. Et puis, j’ai aimé le fait que Belle confronte ses références aux miennes. Moi, souvent, je suis dans les contes de Grimm, la mythologie… Je n’avais pas pensé à aller chercher vers le cinéma Hollywoodien des années 50. Ca m’a beaucoup plu.

Vous évoquez aussi l’amour amer, la complexité des sentiments …
L’Amour Amer est un texte écrit par Kent. Il pose la question de l’après première rencontre. Est-ce que tu m’aimeras encore après le premier baiser ? Après notre première nuit ensemble ? Le coup de foudre… et après ?

Dans Chronologie ou La fille Peter Pan vous semblez vouloir brouiller les pistes et votre reflet dans le miroir… Le mystère, c’est important pour vous ?
Oui, j’adore le mystère. En effet, La fille Peter Pan est une femme mystérieuse qui brouille les pistes… Je crois que c’est mon héroine préférée, mon personnage parfait ! Je l’ai créée comme une Arsène Lupin au féminin, une Catwoman voleuse de bijoux. La Cat’s Eye que j’aurais aimé être. Pour Chronologie, il s’agit plutôt du mystère du temps qui passe et des changements qui opèrent en nous. Nous jouons plusieurs rôles dans notre existence : fière comme Calamity Jane, féminine et attirante comme une lolita, forte comme Wonderwoman… et aérienne comme Fred Astaire !

La réalisation de votre album a été confiée à Romain Tranchart (Modjo, Sébastien Tellier). Parlez-nous de cette collaboration…
En vérité, elle a été confiée à deux réalisateurs : Romain Tanchart et Grégory Louis (Moto, Edward pour les Intimes). Nous nous sommes rencontrés à Paris l’année dernière. J’avais suivi leurs travaux sur d’autres albums et j’aimais beaucoup leur ingéniosité, leur intelligence, leurs arrangements toujours étonnants. Après avoir écouté mes maquettes, ils m’ont tout de suite proposé de partir dans la direction du Krautrock (NDLR : un mouvement musical apparu dans les années 70 en Allemagne). Nous nous sommes inspirés de groupes comme Kraftwerk, Tangerine Dream ou Faust, et pour les artistes anglosaxons David Bowie avec sa trilogie Berlinoise (Low, Heroes, Lodger) ou Orchestral Manoeuvres in The dark.

Les arrangements sont assez minimalistes. Pourquoi ce choix de l’épure ?
C’est une musique qui demande de l’air. C’était un choix risqué de mélanger ces synthés entêtants à de la chanson française. Pour que chacun trouve sa place (texte et musique), il fallait rester simple et léger.

A quoi attribuez-vous le retour sur la scène française de l’électro et du son typé années 80 ?
La musique est très souvent cyclique. Les gens ont tous leur petite madeleine de Proust et aiment donc réécouter des vieux sons qui leur rappellent leur adolescence. Après, il est clair que le succès de la French Touch, par exemple, a donné envie d’en savoir plus sur cette musique électronique, d’où elle venait et quelles étaient ses ramifications.

Pour terminer, quels sont vos projets pour les prochains mois ?
Eh bien, beaucoup de concerts, finir mon album, réaliser des clips… Je ne vais pas m’ennuyer !

Propos recueillis par Benjamin Pechmezac


En concert le 12 mars à La Dame du Canton (Paris 13). www.noomiz.com/billieonly