CRITIQUE// Pascale Marthine Tayou nous invite en terre inconnue

Camerounais de naissance, Pascale Marthine Tayou puise dans ses racines la matière même de ses œuvres et nous invite à repenser notre rapport au monde et aux cultures. Des créations in-situ et out-situ de l’artiste sont mises à l’honneur au Parc de la Villette dans une exposition énigmatique et dépaysante.

Dans tous les sens du terme, l’artiste exploite la richesse d’un retour aux origines. En premier lieu parce qu’il trouve dans la culture et le quotidien camerounais les ingrédients favorables à un voyage inédit : des ciels de calebasses à l’île de nichoirs et de troncs, en passant par une danse de ventilateurs, Pascale Marthine Tayou nous emporte loin de Paris au son de chants d’oiseaux. Pour lui, habiter n’est pas recycler et tout refaire à neuf, mais transformer, créer la surprise en renouant avec les trésors de son patrimoine.

Retourner aux origines, c’est aussi tenter de retrouver les yeux de l’enfant, ceux qui ne sont pas encore policés par les normes et les habitudes, qui sont aptes à s’émerveiller et à déshabiller tout élément de sa fonction initiale. La pluie de diamants constituée par l’artiste est faite de métal et de formica, de chaînes et de câbles ou encore de bandes magnétiques, tandis que les drôles de bonhommes baptisés Little Diamonds métamorphosent le béton en le décorant de strass, de perles, de billes et de bâtons de craie.

A la fois poétique et amusant, l’univers de Pascale Marthine Tayou est aussi foisonnant qu’inventif. Il revisite avec tendresse et originalité les racines de l’artiste et nous emporte dans un entre-monde, un intervalle entre l’imaginaire et la réalité à découvrir sans hésiter.

T.L.


Pascale Marthine Tayou au Parc de la Villette, Pavillon Paul-Delouvrier (entrée gratuite), du 3 octobre au 30 décembre 2012.