CRITIQUE // Les animaux égyptiens s’installent au Louvre Lens

Nouveau thème chéri des musées et des recherches en histoire de l’art, l’animal s’invite actuellement au Louvre-Lens sous la forme d’oryx, ibis, sphinx et autres scarabées. Jusqu’au 9 mars 2015, l’exposition Des animaux et des pharaons revient sur le rôle essentiel de nos amies les bêtes dans l’antiquité égyptienne.

Les 4000 ans d’histoire qui composent la frise chronologique de l’Egypte ancienne n’ont pas effrayé Hélène Guichard, commissaire de l’exposition. Plutôt que de déployer période après période les œuvres du Louvre-père où elle officie en tant que conservatrice, elle assume l’intelligent parti pris d’une répartition thématique et didactique. Après s’être familiarisé avec le bestiaire égyptien, on comprend donc petit à petit comment les animaux sont tour à tour chassés, exploités, domestiqués, spiritualisés, vénérés et finalement glorifiés pour la postérité. Parce que la lance côtoie l’offrande et l’adoration se mêle à la crainte, l’animal se révèle comme un prisme sans pareil pour éclairer le rapport des Egyptiens à leur environnement. Et les 430 œuvres peuplant ce parcours rondement mené – de l’incontournable amulette à la momie, en passant par la figurine, le canope et bien d’autres réjouissances – d’impressionner par leurs contradiction autant que leur complémentarité. Un seul petit bémol, dont il faut hélas tenir le Louvre-Lens pour coutumier : l’étroitesse des écriteaux explicatifs, peu à même de satisfaire une vue à distance ou d’éviter les bousculades… grégaires.

Egyptologues avérés ou simples novices, courez à sauts de lion voir cette faune exceptionnellement riche en témoignages sur les modes de vie, le langage et les croyances d’une civilisation fascinante.

Timothée Leroy

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