CRITIQUE// Jolie Holland & Herman Dune en concert au Bikini, Toulouse

// Les mollets de Jolie, le chapeau mou des Dune

Julie Holland

La texane Jolie Holland est une poupée rus…tique. Certes la dentelle fine et les paillettes, certes les longs cheveux de princesse, qu’elle a du coiffer longuement, avec fébrilité, grimaces d’adolescente dans le miroir d’avant son premier bal, mais aussi les gros mollets d’une fille de la campagne, qui ne tremblent pas. Le feu et la glace.

En première partie inattendue, seule en scène, droite dans ses bottes, la guitare serrée sur son cœur, la chanteuse garde les yeux mi-clos et sa voix pourtant jamais ne vous berce, voix de chair qui dit les lèvres, un sourire… mais pas le sucre, un sourire qui montre les dents. Rares et discrets applaudissements du public, scotché. Ou qui espère pour bientôt Herman Dune, le groupe à la mode. Elle, invente sa country. Elle est le courage.

Herman Dune

Eux… ils sont arrivés, à l’heure, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, ils étaient là depuis toujours. Ils ont fait le job comme pour the sixty six thousandth times, jeunes usés et propres, ont dodeliné de la tête sans la perdre, sans même perdre chapeau. Foule en liesse molle. On a dansé sur les Dune. On a suivi les yeux fermés sans rêves fous la ligne claire, rassurante, de « leur » rock’n’mol. Ma mère adore. Ils sont le passé.

Nicolas Pechmezac


Le Bikini, Toulouse, vendredi 2 décembre 2011.