CRITIQUE// Rovski, les ensorceleuses musicales

A l’écoute de La Proie est reine, premier album du duo féminin Rovski, une foule de comparaisons élogieuses se bouscule dans notre tête. On pense à la pulsion organique de Camille, à la vibration électronique d’Emilie Simon, et même parfois à la sensualité vaporeuse d’une Elodie Frégé dans ses meilleures heures. Mais toutes ces parentés n’ôtent en rien la singularité de ce duo piquant-planant. Qu’elles sondent avec fougue les passions tortueuses, croquent avec cynisme les vicissitudes de leurs congénères ou déshabillent délicatement leurs espoirs, Sonia et Olive ont toujours le verbe qui claque et le phrasé qui frappe. Oscillant entre slam et lyrisme, les textes ciselés multiplient les uppercut. Des harmonies bâties sur un parfait dosage entre boucles hypnotisantes, magie noire synthétique et violon ensorcelant soutiennent avec justesse ce talent d’écriture. Harponnant nos sens, capturant dans leurs filets notre esprit et notre cœur, ces deux sirènes-là sont, à n’en pas douter, les reines de leur proie.

Rovski, La Proie est reine, Les Traversées Productions, 2022.

Site officiel : www.rovski.fr