CRITIQUE// « Le chardonneret », un livre de Donna Tartt

chardonneretThéo a treize ans lorsque sa vie bascule. Victime d’un attentat alors qu’il visite le Metropolitan Museum de New-York, il y perd sa mère adorée et, pour satisfaire le désir d’un vieil homme mourant, repart avec le chef d’oeuvre de Fabritius, Le chardonneret. Recueilli par la famille bourgeoise d’un de ses amis puis embarqué à Las Vegas par un père accro aux jeux et à l’alcool avant d’être formé par un adorable antiquaire, Théo sera durant tout son itinéraire lié de façons inextricable à ce tableau, à la fois inquiet et rassuré par sa lumineuse présence…

Ce récit avait tout pour plaire : une destinée contemporaine, le hasard du destin et des rencontres, une histoire d’amour et d’art en toile de fond… Mais on commence à s’ennuyer dès l’arrivée de Théo à Las Vegas et sa rencontre avec son ami Boris, épisode de plus de 150 pages où deux ados livrés à eux-mêmes se droguent allégrement sous le soleil du désert.

Interminables digressions. Ce ne sont pas tant les 800 pages qui nous gênent mais le peu d’attachement que l’on développe pour ce héros qui, malgré le traumatisme originel subi, a tout pour nous déplaire. Même Boris, son meilleur ami, est bien trop caricatural et les personnages secondaires (Hobie le vieil antiquaire, Pippa la pétillante rouquine ou Andy l’intellectuel) sont relégués à l’arrière-plan. Une aventure qui aurait pu être passionnante mais qui manque cruellement de sentiments.

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2 Replies to “CRITIQUE// « Le chardonneret », un livre de Donna Tartt”

  1. Absolument pas d’accord. C’est un très bon livre. Une histoire d’une rare intensité et qui parle vrai. Le portrait psychologique des protagonistes est extraordinairement vrai. Le personnage principal n’est pas attachant pour vous car il n’est pas assez édulcoré, pas assez banal, pas assez rassurant, et il ne ressemble pas à des miliers d’autres qui tombent d’ennui des pages de livres.

    Mais il est plus vrai que nature, très fort dans l’horreur qui est devenue sa vie en quelques heures, avec des premières décisions prises intuitivement, mais en même temps, extraordinairement mûres et adultes. La même chose pour la vie de Boris d’ailleurs, pauvre gosse paumé dans l’univers parfaitement hostile qui essaie de l’écraser.

    Et l’ambiannce du livre…quel régal. On arrive à la fin (très intelligente, c’est un bon choix), et on reprend dès le début avec bonheur.

    Une histoire qui manque de sentiments ? Vous plaisantez? Ce livre est bâti sur l’amou, la haine, l’amitié, sur plusieurs formes d’amour en fait, car dans cette histoire, l’amour a plus d’un nom.
    Une pure merveille.
    Sauf la traduction, bâclée, hélas.

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