EXPO// Le grand Hopper au Grand Palais

Edward Hopper au Grand Palais du 10 octobre 2012 au 28 janvier 2013

Cet automne, le Grand Palais accueille, dans son exposition-phare, les œuvres du peintre américain Edward Hopper (1882-1957), considéré comme un des plus grands naturalistes américains et connu pour sa peinture d’une Amérique mélancolique. Fort heureusement, l’exposition ne se contente pas d’accorder une place de choix aux tableaux les plus célèbres du maître (Room in New York ou Nighthawks) : sans prétention d’exhaustivité, elle présente de nombreuses toiles relevant de la période de maturité de Hopper, et conformes à une certaine idée des Etats-Unis que le public français aime à retrouver – constructions isolées dans le désert intérieur américain, visions citadines nocturnes, avec la brutalité, voire la crudité, de la modernité des années 40 ou 50.

Par sa scénographie, l’exposition permet au spectateur de réaliser un parcours construit, suivant logiquement différentes périodes de l’existence de Hopper. Les influences de l’artiste sont mises en avant, et traduisent combien l’évolution de sa peinture accompagne des transformations historiques, sociales, urbaines ou architecturales. Quelques tableaux déterminants, bien choisis et judicieusement placés, permettent d’apprécier tout ce que Hopper doit d’abord aux impressionnistes et en quoi il s’en démarque, de même que les photographies de la période témoignent de moments charnières de l’histoire américaine nourrissant l’iconographie du peintre. Entre deux, le contexte artistique américain n’est pas oublié, même si un éclairage plus approfondi sur la peinture en particulier aurait été bienvenu.

L’autre atout de la scénographie tient dans la mise en valeur des toiles, particulièrement soignée. Le choix d’un fond sobre fait ressortir la recherche coloriste de Hopper, tandis que le regroupement par genre offre d’agréables découvertes (ses aquarelles, moins connues et heureusement nombreuses, bénéficient de salles à part). En somme, la lisibilité n’est jamais sacrifiée dans cette exposition variée.

Le seul avertissement que l’on peut ajouter est de choisir le billet coupe-file, ou de se lever tôt : arriver vers 9 heures du matin dans la queue ordinaire, alors que l’ouverture est à 10 heures, est la seule possibilité pour rentrer aux alentours de 11 heures. Cela mis à part, on ne peut que recommander cette exposition riche, captivante et savamment agencée.

F.A.